Les contemplations
- margauxpasquet3
- 13 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 sept.
Merci ma chère maman de m’avoir transmis le goût de la contemplation.
Un ciel traversé de nuages, le goût de l’eau dans ma gorge, le murmure du vent dans les feuilles d’été, l’odeur de la terre humide dans le bois tout proche… Chaque son m’invite : les conversations inspirées des oiseaux, le grondement lointain de la route, parfois semblable à une rafale de vent, les voix des voisins aux fenêtres, ma propre respiration, le rythme de mes pas…
Petite, m’a-t-on souvent dit, un rien me fascinait. Un bout de bois ramassé dans la forêt, le clapotis de l’eau dans mon bain…
Puis j’ai grandi.
Cet été, je me suis offert une semaine dans un centre de méditation en pleine conscience.
J’ai redécouvert le plaisir d’une attention simple, tournée vers le vivant. J’ai pris le temps de ne rien faire. Et ce fut un véritable répit. Enfin, je choisissais d’accorder du temps à cette nourriture sensorielle, de m’en imprégner pleinement. Je m’en suis régalée. Je me suis laissée traverser, nourrir, vivifier.
Je ressens régulièrement le besoin de revenir à cette qualité de présence.
Dans ces instants, je me sens en sécurité. Il ne me manque rien. Parfois même, une joie inattendue émerge doucement.
Quand je suis là, vraiment là, présente à ce qui se vit en moi et autour de moi, instant après instant, les problèmes s’effacent. Je me sens vivante, vibrante. Mon esprit s’éclaire, ma créativité s’éveille.
Je reviens donc de cette retraite avec le désir de multiplier ces moments de reconnexion, et de raccourcir les périodes de déconnexion à moi-même.
C’est un défi… Les distractions sont nombreuses. Mon mental, infatigable conteur, adore me perdre dans ses histoires, ses projections, ses scénarios souvent teintés de peur. Et si ce n’est pas lui, c’est la frénésie citadine : les écrans, les bruits, les listes à cocher, la course effrénée d’une activité à l’autre…
Alors je m’interroge : comment cultiver cette “double attention” dont parle Luis Ansa dans 𝐿𝑎 𝑉𝑜𝑖𝑒 𝑑𝑢 𝑆𝑒𝑛𝑡𝑖𝑟 ?
Cette capacité à être présente à mes sensations tout en étant dans le monde. Parler avec des amis tout en restant à l’écoute de ce qui se passe en moi. Cuisiner en gardant le lien à ma respiration. Ressentir au fil des heures l’évolution subtile de mes émotions.
Sentir ce qui me fait du bien, ce qui est juste, ou au contraire, ce qui me coûte. Observer mes pensées et reconnaître l’ingéniosité de mon mental…
Je n’ai pas de recette miracle, juste un besoin profond de me rappeler, chaque jour, que c’est possible. Et que cela change tout.
Et vous, que mettez-vous en place pour revenir à vous-même, quand tout autour semble vouloir vous en éloigner ?

