Le vide fertile au service de l'intelligence collective
- margauxpasquet3
- 22 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 sept.
“La pause, elle aussi, fait partie de la musique.” Stefan Zweig
Lors des formations que je donne sur l’art de la facilitation, je m’amuse à poser cette question :
“Où avez-vous vos meilleures idées ?”
Après un temps de réflexion et surtout d’hésitation à s’exprimer, les premières réponses s'énoncent : “dans ma voiture”, “en me baladant en forêt”, “quand je médite”, “en dormant”, “sous la douche”, puis des courageux “aux toilettes”, …
Je n’ai jamais eu de réponses du genre “dans un super atelier de co-construction auquel j’ai participé”.
Intéressant à entendre pour la facilitatrice que je suis.
Qu’est ce que cela nous dit ?
Que la créativité a besoin de retour à soi et de temps de rien. Le “vide fertile” dont nous parle la Gestalt thérapie.
C’est dans ces moments de rien, de solitude, et souvent où le corps est mobilisé, que les idées émergent.
Cela semble aller à l’encontre des processus classiques d’intelligence collective qui reposent sur des temps de rencontre intenses, menés au pas de course pour remplir tous les nombreux objectifs dans la journée, voire parfois en quelques heures.
Voilà pourquoi j’aime installer dans mes accompagnements des moments de pause et de retour à soi, des coupures pour laisser respirer ce qui a été échangé dans les ateliers.
Ces pauses peuvent se vivre dans la journée et prendre plusieurs formes possibles (marche seul ou à 2, longue pause déjeuner, des moments de sieste, de méditation, de réveil corporel, …) ou bien être plus longues sur parfois quelques jours que je laisse entre les ateliers.
Attention cependant à ne pas faire de coupures trop longues pour ne pas diluer l’engagement des participants !
Et vous ?
Que faites-vous pour laisser respirer vos processus créatifs ?
Ci-dessous, la couverture du magnifique manga de Jirô Taniguchi, "L’homme qui marche". Véritable ode à la marche contemplative

